20 juin 2013

Atelier cuisine thérapeutique (Partie 5)

En ce premier jour de juin, six patientes de l’unité Aile Papillon se sont rendues à l’Anguille sous Cloche accompagnées du Dr S., O. le kiné et B. l’incontournable aide-soignante.

Pour une fois, le soleil est au rendez-vous pour accompagner les demoiselles Cl., Sh., M., S., L., et Cl. dans leur chemin pour aller aux Halles de Lunel. Les cheveux voletant au rythme de la brise, les papillons se dirigent à pas tranquilles vers les Halles. Avant de faire les courses à proprement dites pour le repas du jour, un petit tour des étals s’impose pour faire visiter les lieux aux nouvelles participantes.  Étonnement et découverte sont au rendez-vous, notamment près de la poissonnerie où nombre d’espèces marines se côtoient.

D’ailleurs, le marin est à l’honneur pour l’atelier gastronomique, cinquième du nom. En effet, le chef D. a décidé de nous faire découvrir l’anguille – est-ce un clin d’œil à son restaurant ? C’est bien possible. L’anguille sera l’entrée, puis le thon constituera le plat, et enfin, les framboises et le chocolat se mêleront pour clôturer le déjeuner. Le chef ayant d’hors et déjà acheté le poisson, ce sont les mains pleines de sac de légumes frais que la joyeuse bande rentre au restaurant. Dans les paniers, des carottes, des cébettes, des tomates, de la coriandre, de l’ail, des oignons, des framboises, du persil et des concombres sont mélangés.

De retour dans la cuisine du restaurant, le groupe se sépare en deux trios. Le premier se charge principalement du dessert (un espuma de chocolat caramel, accompagné de framboises et de crumbles), et du pain maison. L’autre groupe s’attarde à la confection de l’entrée (anguilles fries et aïoli) et du plat (thon façon thaï). Sous l’œil attentif du chef et sous ses conseils avisés, les cuisinières d’un jour se mettent au travail.

Pour le thon façon thaï,
un bouillon doit être préparé. Celui-ci permettra de « cuire » le thon lorsqu’on le versera dessus. Pour confectionner le bouillon, rien de plus simple que cette loi connue de tous : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». En effet, pour confectionner le bouillon, les papillons utilisent les épluchures des carottes, la pulpe des tomates, et la « tige » des cébettes. Elles découpent ensuite minutieusement les légumes en petits cubes de taille (plus ou moins) égale, ceux-ci seront ajoutés dans le bouillon très peu de temps afin de garder leur croquant et leur saveur. Il faut ensuite découper le thon en lamelle de cinq millimètres, puis le placer au réfrigérateur. Durant cette découpe de légumes, les papillons ont pu admirer la dextérité du chef à couper les légumes en fins morceaux rapidement. Elles ont voulu essayer, en appliquant les conseils du chef, mais cela n’a guère donné le résultat escompté… On ne devient pas chef  en un jour !

Il faut ensuite préparer l’aïoli. Deux jaunes d’œuf cuits, de l’ail écrabouillé, euh, écrasé et ciselé, de l’huile et du persil ciselé, et des biceps. De sacrés biceps pour piler le tout armé d’un rouleau à pâtisserie. Les papillons se relaient pour faire monter l’émulsion, B. et O. les regardent attentivement espérant reproduire cette recette à la maison. Au bout de quelques minutes d’effort, l’aïoli est fin prêt. Et comme le fait remarquer si justement L, il a le goût d’ail. Pour accompagner l’aïoli, il faut préparer les anguilles que l’on fera frire et qu’on « enroulera » d’ail et de persil.

Du côté sucré de l’assiette, il faut choisir le chocolat dont on se servira pour faire l’espuma. O. se charge volontiers de goûter les différents types proposés par le chef. Ensuite, munie d’un siphon, il faut préparer l’espuma avec du lait et de la crème. On confectionne également le crumble.
Au bout d’une heure et demie en cuisine, tout est près, il ne manque plus que la cuisson de certains aliments. Ayant un peu de temps avant l’heure du repas, les papillons bénéficient d’un quartier libre pour aller vagabonder dans Lunel. Direction le marché aux puces, dans l’espoir de chiner quelques bonnes affaires. C’est d’ailleurs le cas pour deux d’entres elles, qui ont su profiter des prix alléchants sur les vêtements d’occasions. Après ce petit tour bien agréable à l’extérieur, il faut retourner au restaurant.
La dégustation commence, après le dressage des plats. Pour toutes, le repas fut une agréable surprise, un doux moment de détente et de partage. Bien loin des couloirs de l’unité, certains aliments ont pu être dédiabolisés – notamment la friture qui a simplement permis de rehausser le goût de l’anguille, délicieux aux papilles de toutes. La convivialité était également présente lors de la confection du repas.

Et c’est sur ce débriefing agréable et positif que ce termine cet atelier. 

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