Quand le chat n’est pas là les souris mangent
La personne souffrant de boulimie ne
s’expose jamais au regard des autres lorsqu’elle est en crise. Elle
attend d’être seule ou bien se démène pour trouver un moment dans la
journée où elle sera sans personne. La boulimie est un secret, il faut
donc agir en cachette, à l’abri des regards. Sinon, le rituel de la
crise n’est pas respecté et le sentiment de honte serait insurmontable
si quelqu’un la surprenait pendant la crise.
L’effet boule de neige
Pendant la crise, on ne raisonne plus ;
la perte de contrôle de soi est totale. Alors, la devise est : ce que je
commence, je le termine. Ouvrir un paquet de gâteau pour en manger un…
puis deux… puis trois, quatre… amène la personne souffrant de boulimie à
tous les manger, jusqu’au dernier. Le petit excès du départ s’est
transformé en une immense boule au ventre!
L’habit ne fait pas le moine
La personne qui présente un Trouble des
Conduites Alimentaires (T.C.A) de type boulimie n’est pas reconnaissable
au premier coup d’oeil . Elle n’est pas le reflet inverse de celle qui
souffre d’anorexie ; elle n’a pas la forme d’une «boule». Sous le
manteau du trouble boulimique se cache toutes catégories de nourriture.
Derrière un corps qui passe inaperçu, il est difficile d’imaginer qu’il
est un vrai garde-manger permanent, une réserve de survie.
Avoir mal au cœur
Quand on souffre de boulimie, on a mal
au cœur : parce que l’on est envahi par un sentiment d’extrême solitude,
le cœur ne bat pour personne tant il est vide. Un état de détresse et
une profonde tristesse anime souvent la personne en crise. On a mal au
cœur : parce que l’on a la nausée. Les excès alimentaires écœurent au
point de provoquer des vomissements.
Un corps à corps
Quand on a conscience de son trouble
boulimique, on éprouve parfois cette lutte avec soi-même. Comme s’il y
avait deux personnes en une seule : une qui veut à tout prix manger et
l’autre qui le lui interdit. Il y a deux corps en un : un corps imaginé,
celui que l’on considère comme un idéal de perfection et un corps réel,
celui que l’on regarde dans le miroir et qui ne plait pas.
Croquer la pomme
Lorsque l’on cède à ses pulsions, on
transgresse une limite, un interdit. A l’image d’Eve croquant la pomme
biblique, symbole de l’interdit et du péché, l’individu souffrant de
boulimie est submergé par la culpabilité. On a commis un acte
impardonnable que l’on tentera de compenser, comme pour se racheter une
conduite auprès de sa conscience.
Un billet aller-retour
A l’aller, on monte à bord du Train à
Grande Vitesse : on ingurgite d’importantes quantités de nourriture en
un temps très court. Au retour : les aliments refont le chemin inverse
pour arriver à destination, c’est-à-dire au tout à l’égout.
Une bouffée d’oxygène
Lorsque la personne souffrant de
boulimie démarre une crise, elle espère un soulagement, un repos, un
instant de répit. La nourriture la console, dissipe toutes les idées
qu’elles rejettent en elle-même. La nourriture est, temporairement, une
bouffée d’oxygène car la personne peut « souffler», évacuer un
trop-plein émotionnel. Evidemment, cette bouffée d’oxygène est une
illusion car elle étouffe l’individu, l’emprisonne encore plus dans sa
maladie et l’empêche de respirer sereinement.
Par Géraldine Munch
Source : boulimie.com
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